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Webyboom
4 septembre 2007

Accessibilité : ne supposez jamais que l’internaute dispose de Javascript

Une recommandation prioritaire, en accessibilité, est de veiller à ce que le contenu et les fonctionnalités essentielles d’un site soient lisibles et/ou utilisables même sans Javascript :

Point de contrôle 6.3 des WCAG 1.0 (en anglais) : Assurez-vous que les pages sont utilisables lorsque les scripts, applets, ou autres objets programmés sont désactivés ou nohn pris en charge. Si cela n’est pas possible, fournissez l’information équivalente ou une page alternative accessible.

Critère 7.1 du label Accessiweb : Si un script nécessite une alternative pour être accessible, l’information donnée par cette alternative est-elle équivalente à l’information fournie par le script ?

Cette recommandation est très souvent ressentie comme une contrainte, voire une atteinte insupportable à la liberté créatrice du concepteur. On assistera souvent à l’émission d’une autre recommandation, en retour et pas toujours dans des termes très agréables, à l’internaute de mettre à jour son navigateur, car, bon sang, on est en 2007, faut pas pousser.

On peut comprendre la réticence à penser une application pour qu’elle se dégrade harmonieusement sans javascript : c’est humain de se limiter à une vision idéale de l’internaute, d’autant qu’elle induit un type de travail plus attrayant que de se torturer à jongler avec le HTML et ses limitations. Surtout quand on a goûté aux délices d’Ajax et ses avatars.

Cependant ce serait comme vendre des services avec un paiement possible uniquement par Carte Bleue. S’il est vrai qu’elle tend à se généraliser, son usage n’est pas possible, ou pas désiré, par une partie de la population. Cette situation doit être prise en compte, sauf si bien sûr on choisit délibérément de perdre cette frange de la clientèle potentielle.

Un argument souvent avancé par les développeurs rétifs est que les utilisateurs sans javascript représentent une proportion négligeable. OK, si l’on considère que 4% est une part négligeable de la clientèle. Etes-vous prêts à exprimer cela sereinement au financier/marketeux de votre client, qui lutte quotidiennement pour gagner des millièmes de parts de marché ?

En effet, ces statistiques de fréquentation disponibles gratuitement le montrent : en août 2007, au moins 4% des internautes n’ont pas de javascript détectable, tandis que 94% ont une version de javascript égale ou supérieure à la 1.2.

Ces statistiques sont probablement en deça de la situation réelle, pour les raisons suivantes :

  • les accès par téléphone portable ou PDA ne sont visiblement pas pris en compte. Or ces appareils offrent en général un support limité (ou inexistant) du javascript
  • avec Internet Explorer, certaines erreurs de script interrompent le moteur d’interprétation du javascript. En conséquence tout le code situé après l’erreur ne sera pas exécuté. Rien de plus frustrant pour l’internaute, qui vous en veut alors pour deux bonnes raisons...
  • comme l’indique cet article en anglais : "You cannot rely on JavaScript being available. Period.", les réglages de certains firewalls neutralisent certaines fonctions de javascript. On peut argumenter des heures sur la pertinence de ces réglages. Il n’empêche qu’un site peut voir son utilisation empêchée pour les internautes situés derrière un tel firewall.

Difficile de fournir alors un chiffre précis ; tout ce que l’on peut affirmer est que considérer l’utilisation de JavaScript comme acquise pour tout le monde est une vision erronée du paysage web d’aujourd’hui.

L’idée n’est pas d’interdire le javascript, loin s’en faut. Comme toute technologie, ce n’est qu’un outil dont la valeur dépend de l’usage qui en est fait. Et dans le cas du JavaScript, les services rendus peuvent être très significatifs.

Mais différents cas d’usage abusif de javascript sont malheureusement trop souvent visibles sur le web :

  • les liens simples, ou ouvrant une fenêtre en pop-up
  • les redirections vers une autre page
  • les boutons de soumission de formulaires
  • les manipulations de style, voire les appels aux feuilles de style

Toutes ces actions sont réalisables (et devraient être réalisées) en (X)HTML, sans perte de valeur fonctionnelle et avec la certitude que le navigateur saura les prendre en charge. Par conséquent, on ne devrait jamais utiliser JavaScript pour les accomplir. Ou alors au risque de claquer la porte numérique de votre site à la face de bon nombre de vos visiteurs...

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